

Le 5 octobre 1911, le drapeau italien flottait sur le port ottoman de Tripoli de Barbarie. La guerre italo-turque pour la possession de la Libye avait commencé. Filippo Tommaso Marinetti était du voyage. Agitateur-né, le chef de file du mouvement futuriste ne cachait pas son nationalisme agressif ; au contraire, il le claironnait. « Pour la guerre, seule hygiène du monde et seule morale éducatrice. » C’est en ces mots, qu’on retrouve dans sa préface à La Bataille de Tripoli (en fait, un extrait du manifeste de 1909), que Marinetti exhortait ses compatriotes à se réjouir de partir à la guerre, en artistes et en civilisateurs. C’est aussi dans cet état d’esprit qu’il fit ses bagages et prit le bateau, direction la Libye et le front des troupes italiennes.