Dreyfus-Esterhazy - Monique Delcroix
Certes, l’affaire Dreyfus a fait couler énormément d’encre depuis un siècle. Mais la quasi-totalité des ouvrages sont soumis à ce que Monique Delcroix nomme la « vulgate », c’est-à-dire une manière obligée de raconter l’histoire. Non seulement l’innocence d’Alfred Dreyfus est érigée en dogme, mais de plus un historien « correct » se doit de tenir pour établi que c’est Esterhazy qui a écrit le fameux bordereau ; que le colonel Picquart a découvert fortuitement la culpabilité d’Esterhazy ; que l’état-major a guidé et protégé Esterhazy jusqu’à son procès ; que les dreyfusards n’ont eu aucune relation avec Picquart, ni indirecte avant juillet 1897 ni directe avant janvier 1898, et strictement aucun contact avec Esterhazy.
Or, rien de tout cela n’est acquis.