Le Bulletin célinien no441
Sommaire : Rencontre avec Denis Podalydès – Colloque pour une autre fois – Céline dans Paris-Midi (2e partie) – Portrait de Céline dans le Patmos de sa banlieue [1971]
Hurrah Raspail ! - Adrien...
Sous la direction d’Adrien Renouard assisté par Anne Letty.
Un seul être lui manque et la Patagonie est en deuil. Il y a un an déjà mourait Jean Raspail, consul général de l’ancien royaume d’Antoine de Tounens. Riche destin que celui de cet écrivain hanté par l’idée de l’oubli, de la mort des civilisations, de la déréliction de nos sociétés occidentales. Qui se souvient des hommes ? Tour à tour voyageur, aventurier, chantre, écrivain, créateur, il leur dressa des cités immortelles : ses livres.
Il leur façonna une terre d’adoption : la Patagonie. Il leur inspira une façon d’être : une attitude. Une chose est certaine : aussi longtemps qu’il y aura des générations pour transmettre, les hommes se souviendront de Jean Raspail. Immortel dans leur mémoire.
La République du Mont-Blanc...
Les Alpes françaises sont défigurées par le béton des promoteurs et des multinationales du tourisme, attirés par l’« or blanc ». Elles organisent aussi la venue d’Africains et de Maghrébins, main d’œuvre à bon marché, qui entraine un changement de population et l’apparition de mosquées dans les villes de Chamonix ou d’Annecy.
Ulcérés par cette évolution dangereuse et mercantile, plusieurs centaines de Savoyards, décident de former une république réunissant la Savoie, le Val d’Aoste et le Valais, autour du Mont-Blanc, centre géographique, ethnique et culturel.
Docteur Geikil & Mister...
Julien Ardant jubile. Ce matin, il prend enfin le temps de sortir Arletty, sa rutilante Facel-Vega HK500 délaissée depuis des mois. Lunettes de soleil chaussées, gants de cuir tabac enfilés, le voilà qui quitte la capitale, étouffante et effarante d’absurdités cumulées.
Las, une sortie de route vient ternir cette belle journée, et notre Hussard se réveille groggy à l’hôpital où on lui apprend qu’il a été opéré et que sa rate n’est plus qu’un lointain souvenir. Durant sa convalescence, le Hussard se lie avec un métis de treize ans, Issa, avec lequel il joue aux échecs. Mais un beau matin, la chambre d’Issa est vide et le Hussard apprend que son jeune ami est mort.
Surprise-partie pour le...
Un officier des renseignements se souvient : de ce qui se passa à la fin des années 1990, de Paris à la cité balnéaire de Beaulieu, en passant par Lattaquié en Syrie, quand des oligarques, des cultureux, des journalistes, disparurent ou furent éliminés. Était-ce l’opération Surprise-partie qu’avaient décidé Julien Ardant, sa sœur Alice, et Léopold von Kluge ? Opération commando contre tous ceux qui semblaient déjà mettre en place quelque nouvel ordre mondial ? On avait défouraillé d’abondance. Les armes étaient de sortie, FR-F2, grenades, pistolets-mitrailleurs MP5K, Glock 17… Le bleu des piscines des villas de luxe tournait au rouge sang, et les bureaux de trading et les écoles de commerce explosaient.
Une moto pour Barbara -...
Barbara, jeune avocate révoltée par le barrage que les hommes établissent devant son ambition de devenir un maître du barreau, devient un mannequin riche et célèbre. Menacée par la loi de son milieu – inversion sexuelle, drogue, prostitution dorée –, elle est sauvée par la moto dont elle s’éprend au cours d’une séance de pose. Elle essaie d’être pilote de vitesse mais, là non plus, ne réussit pas à vaincre les hommes. Elle rassemble alors une bande de contestataires qui trouvent, dans la moto, le cheval de Don Quichotte. Bientôt, la bande ne comprendra plus que des filles décidées à ressusciter les cruelles Amazones.
Nouvelles incorrectes d'une...
Ceux qui connaissent Bernard Lugan le reconnaîtront sans peine sous les traits de son narrateur, Henri Nérac. Style colonial old school : chaussettes remontées jusqu’aux genoux, chemises aux plis réglementaires, shorts à deux pinces et single malt.
On commande d’ailleurs son whisky en tirant en l’air, deux coups pour un double scotch. L’auteur du Banquet des soudards n’est pas du genre à sympathiser avec le premier venu : il choisit ses amitiés dans le cercle restreint des hommes authentiquement libres. On les retrouve dans ces Nouvelles incorrectes d’une Afrique disparue. Rien que des pièces uniques au cuir tanné : seigneurs de guerre, coloniaux hauts en couleur, soldats perdus qui ont coiffé le képi blanc, vieux Pères blancs en burnous…
Mishima - Bernard Marillier
« Ce "Qui suis je ?" Mishima entend sortir des ornières du culturellement correct. Il étudie, dans sa "double voie", celui qui se voulait de l'"autre race" - la race solaire opposée à la race lunaire. Il retrace son parcours existentiel, littéraire et métapolitique ; de la naissance au sacrifice exemplaire. En 1970, témoignant qu'il fut, selon ses propres équations, un rebelle total à la vision moderne du monde, Yukio Mishima se donnait la mort selon l'ancien rite samuraï du seppuku. Le geste souverain du plus grand écrivain de la littérature nippone d'après-guerre a beaucoup contribué à le faire connaître hors de son pays, tout en suscitant de multiples et contradictoires interprétations. »
Les Maudits - Pierre...
Les « maudits », ce sont les écrivains épurés à la Libération : Brasillach, Drieu la Rochelle, Rebatet, Céline, et plus d’une centaine d’autres. C’est contre cet « esprit des listes noires » que les auteurs, universitaires, journalistes ou écrivains, appellent à se dresser. Sans sombrer dans la bêtise inverse, ils nous invitent à lire ces « maudits » pour ce qu’ils sont.
A.D.G. - Thierry Bouclier
« Issu d’une famille de gauche, Alain Fournier devient enfant de troupe à l’âge de douze ans avant de quitter l’école avec son seul B.E.P.C. Il exerce alors divers métiers, comme employé de banque, brocanteur ou bouquiniste… En 1971, La Divine Surprise paraît dans la «Série noire». Son homonymie avec l’auteur » du Grand Meaulnes (Alain-Fournier) le dissuade d’écrire sous son nom ; il signera des initiales de son pseudonyme (Alain Dreux Gallou). Devenu A.D.G.,
il sera l’un des auteurs-phares de la «Série noire» et le maître du néo-polar. Son style, mêlant argot et calembours, en fait l’héritier de Louis-Ferdinand Céline, Michel Audiard et Albert Simonin.