

« Autrefois, il avait seulement son peuple, son peuple élu. Entre-temps, comme son peuple lui-même, il est allé à l’étranger en voyage, il ne s’est désormais tenu tranquille nulle part : jusqu’à ce qu’il se soit senti partout chez lui, le grand cosmopolite - jusqu’à ce qu’il se soit gagné le grand nombre et la moitié de la terre. Mais le Dieu du grand nombre, le démocrate parmi les dieux, n’eut cependant pas la fierté d’un dieu païen : il demeura juif, il demeura le Dieu des réduits, le Dieu de tous les coins et endroits sombres, de tous les quartiers malsains de notre planète ! Son empire, aujourd’hui comme hier, est un empire des bas-fonds, un hôpital, un souterrain, un ghetto… »
Comment Saint Louis est-il devenu la figure la plus admirée de l’histoire de France ? Il a été, au XIIIe siècle, le maître incontesté de toute la chrétienté. Son amour de la paix et de la justice en feront un souverain, déjà de son vivant, au prestige moral incontesté. Celui qui reçut une éducation si exigeante de la part de sa mère Blanche de Castille a passé sa vie guidé par deux livres : les Évangiles et les Psaumes. Saint Louis défendit également une cause qui était celle de toute l’Europe chrétienne : la croisade. Par ses voyages outre-mer, il voulut reconquérir Jérusalem, défendre les chrétiens présents en Terre sainte contre les attaques musulmanes et convertir les infidèles à la foi catholique. Tous ses choix, privés comme publics, n’avaient que Dieu comme finalité.